Pour vos investissements immobiliers, acheter au prix le plus bas est la première condition de votre succès. Pour cela, vous devrez savoir comment dénicher les bonnes affaires (voir 5 astuces pour dénicher les bonnes affaires), mais aussi comment discuter efficacement avec vos interlocuteurs (vendeurs, agents, banques, etc…). Dans cet article, nous allons donc parler de négociation immobilière.
Une négociation réussie vous procurera un sentiment de grande satisfaction personnelle et vous fera économiser des dizaines de millier d’euros. Bien négocier vous demandera un peu de pratique et une méthode bien rodée.
1) Avant de négocier
La première chose à faire avant de négocier, c’est de déterminer votre PRIX LIMITE. Pour cela, vous devez connaître vos objectifs en tant qu’investisseur :
- votre rentabilité brute minimale : 9, 10, 12 % ? Personnellement, je me suis fixé 10% de rentabilité brute minimum (et ce chiffre a tendance a augmenter avec l’expérience).
- votre CASH-FLOW minimal : c’est le bénéfice net que vous allez dégager tous les mois grâce aux loyers perçus. Cherchez-vous à faire une opération blanche (c.a.d un équilibre loyers = charges + taxes) ? Cherchez-vous a dégager des bénéfices tous les mois ? 50 €, 100 €, 200 € ou plus ?
Dès que vos objectifs sont clairs, vous pourrez facilement en déduire le prix maximum à payer pour les atteindre.
Par exemple, si vous avez trouvé un bien que vous pourrez louer 500 €/mois et que vous visez une rentabilité brute d’au moins 10% par an, votre prix limite sera de (100 x 500 x 12) / 10 = 60000 € (tous frais compris).
Pendant votre négociation, il faudra toujours garder en tête votre PRIX LIMITE. C’est votre boussole financière. C’est ce montant qui doit guider vos discussions et vos décisions lors de la négociation avec les vendeurs, agents, etc…
Mais ne révélez pas votre PRIX LIMITE au vendeur – cela fausserait toute la négociation – au départ, le but est de d’abord discuter – il faut donc commencer par proposer un prix bien plus bas. Votre objectif est d’acheter en dessous de ce prix et vous ne devez en aucun cas déroger à cette règle.
2) Le bon état d’esprit
En négociation immobilière, le but n’est pas de gagner à tous les coups. Il y a des ventes pour lesquelles il y aura matière à négocier et d’autres pour lesquelles la marge de négociation sera beaucoup plus faible. Tout dépend du vendeur et de sa situation.
Ne soyez pas déçu si une ou plusieurs négociations n’aboutissent pas. Il y aura toujours d’autres biens en vente, et il suffit d’une seule négociation réussie pour atteindre votre objectif.
Et il n’est pas impossible qu’une négociation qui n’avait pas abouti se débloque quelques semaines plus tard parce que le vendeur aura changé sa position. Cela m’est d’ailleurs déjà arrivé quelques fois (voir Le vendeur me raccroche au nez).
3) Préparez vos arguments
Quand vous allez négocier, il vous faudra donner au vendeur de bonnes raisons de baisser son prix. Il faudra trouver des “POURQUOI” pour justifier votre nouveau prix.
Pensez donc à préparer une liste des défauts ou inconvénients du bien. Cela peut être le fait qu’il y a des travaux de rénovation, des charges un peu élevées, l’absence d’ascenseur, le prix de vente plus bas d’un appartement équivalent, etc…
Plus vous aurez d’arguments, plus vous aurez de “cartouches” à utiliser pendant votre phase de négociation. Pas obliger de sortir tous les arguments d’un coup. Gardez en quelques un en réserve pour la suite de la négociation…
Plusieurs études ont montré que lorsqu’on donne des raisons, des “PARCEQUE”, on a beaucoup plus de probabilité d’obtenir ce que l’on demande (voir étude de Ellen Langer – le test de la photocopieuse).
4) Lorsque votre but est atteint, sachez vous arrêter
Vous avez obtenu une offre en dessous de votre prix limite ! Félicitations ! Il est maintenant temps de signer votre compromis de vente.
On peut quelquefois avoir tendance à vouloir continuer la négociation – mais le risque de perdre l’affaire augmente. A vouloir trop tourner autour du pot, on risque même d’agacer le vendeur. Le but est d’arriver à un accord gagnant-gagnant / Si c’est le cas, ne vous posez plus de questions et finalisez votre accord.
Une fois le compromis signé, vous avez une période de réflexion pour vérifier tous les caractéristiques de votre investissement sont remplies : affiner le montant des travaux, vérifier le montant des charges, tester la demande locative, recalculer votre rentabilité et CASH-FLOW. Si pendant cette période de réflexion (de 10 jours en 2017), vous vous rendez compte que vous vous êtes trompé, vous pouvez annuler le compromis de vente. Et rien ne vous empêche de renégocier avec le vendeur (voir “négocier après la signature du compromis”).
Et si vous aimez bien la négociation, vous aurez tout le loisir de discuter avec votre banquier les conditions du prêt ou de faire jouer la concurrence avec les artisans en travaux. 🙂
Bonjour Eric
J’ai eu vos coordonnées par Audrey qui vous a chaudement recommandé.
Pouvez vous me joindre au 06xxxxxxxx
J’aimerais investir dans un immeuble à Strasbourg pour de la colocation étudiante, avec location touristique l’été
Je vis à Colmar
J’ai un bon dossier bancaire
Au plaisir d’avoir de vos nouvelles
marc SCHNEIDER
Hello Eric,
Merci pour cet article.
J’ai tendance à ne pas trop réfléchir en % de baisse lorsque je négocie, que ce soit de l’immobilier ou dans ma vie pro (je suis acheteur pro pour un grand groupe de bricolage).
Je préfère travailler par objectifs et paliers.
Je me fixe une guideline de négo, en me disant “ok, si j’arrive au premier palier, j’enchaine la discussion de telle ou telle façon pour atteindre le palier 2”
Généralement, mes paliers vont par ordre de priorité. Dans le cadre de l’immo, le palier 1 serait toujours la rentabilité minimale.
Le palier 2 pourrait être une rentabilité encore plus élevée, ou alors un délai pour vente longue, un truc à rénover avant que je prenne le bien, ou autre.
Je recommande TOUJOURS de faire ce que j’appelle “la dernière gratte”. C’est la négo sur la fin une fois que le deal est quasi fait. Pour la dernière gratte, il ne faut PAS demander la lune mais juste un petit bonus qui dérange pas grand monde mais qu’on aime bien avoir comme par exemple :
– je pourrai avoir les clés de temps en temps pour visiter avec mes artisans afin de finir mes devis?
– au fait, je ne fais pas de séquestre d’habitude car j’aime pas immobilier ma trésorerie.
Toujours la dernière gratte, ça marche du feu de dieu.
Au plaisir d’échanger Eric
A bientôt
Guillaume
Merci Guillaume pour ton commentaire enrichissant 🙂
C’est vrai que la négiciztuon est un jeu passionnant !
C’est certainement ce que je préfère dans la phase de recherche.
Au plaisir d’échanger avec toi 🙂